Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Tu le verras un jour luire au front de la terre,
Au nom d’un peuple Élu se transformer en loi,
Se faire homme, s’asseoir entre le sanctuaire
Et le trône du roi,
Grandir au dessus d’eux, et dominer le monde
Comme l’œil tout-puissant de la Divinité,
Dont le rayon éclaire et le regard féconde
Tout le globe habité.

Gloire à toi, Saint-Simon ! Gloire aux fils de ta race !
Quand je trouvai ton pied empreint dans mes sillons,
Quand ton souffle vivant passa devant ma (ace
Je sentis sur ma chair frissonner mes haillons !
Et les signes des temps sur ma tête éclatèrent,
Et je me dis alors : Jeune homme, lève-toi,
Lève-toi du grabat où les Grands te jetèrent
Au nom profané de la Loi !

Le poëte chantait encore,
Les regards levés vers le ciel ;
Mais le fils du Dieu qu’il adore
Avait disparu de l’autel ;
Peut-être en une nuit d’orage
Reviendra-t-il transfiguré :
Du calme, Frères, du courage,
L’Homme est éternel et sacré !