Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Prodigue-leur, à tous, libres ou dans les chaînes,
Les fruits de la Science et les trésors de l’Art ;
Féconde l’union de l’homme et de la terre
Par les bienfaits nouveaux que tu répands sur eux,
Et relève l’esprit, en vengeant la matière
De l’insultant oubli d’un passé dédaigneux.

Marche, marche toujours, sans relâche, sans trêve !
Fais tomber les remparts que l’Égoïsme élève
Entre les nations esclaves de la peur :
Affranchis le travail, viens, et réconcilie
L’antique Agriculture et la jeune Industrie
Avec la Liberté, leur mâle et noble sœur,
Et que le monde entier, abrité sous leur aile,
Retrouve, au sein de Dieu, l’unité fraternelle
Qui doit consolider sa paix et son bonheur !

Halte ! il s’arrête, il brame, il râle,
Il meurt et de soif et de faim ;
De l’eau, du feu pour la cavale !
Qu’on lui serve un brûlant festin !
Bien ! le coak flambe, l’eau bouillonne,
Le monstre se gorge et hennit ;
En route donc ! la cloche sonne,
Et la trompette retentit !