Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/285

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Fondé dans leurs jours de grandeur,
Renaîtront vingt cités nouvelles,
Plus glorieuses et plus belles,
Qui sauront garder leur splendeur.

Debout donc, Peuples, Rois, qui, l’éclair sur la tète,
Redemandant au Ciel le mot de l’avenir,
Présentez, mais en vain, aux flancs de la tempête,
Le fer d’un glaive nu pour l’en faire jaillir !
Brisez ce glaive impie, et, sous la nue obscure
Qui peut-être demain nous rendra la clarté,
Vers le nouveau Thabor marchez sans autre armure
Que l’amour et la charité.

Qu’importe que la terre ait vu dans les ténèbres
S’éteindre pour toujours de glorieux flambeaux ;
Que tant de chefs puissants, tant de peuples célèbres
Pour ne plus s’éveiller dorment dans leurs tombeaux ;
Que l’homme, vers les cieux cherchant une autre route -,
Se perde quelquefois sur les vastes hauteurs
Où l’esprit de l’orgueil et le démon du doute
Égarent ses plus saints pasteurs !

Pleurons les Astres-Rois ensevelis dans 1’ombre,
Qui brillèrent, un jour, sur le globe enchanté ;
Mais ne poursuivons pas d’un œil muet et sombre
Sur l’horizon désert leur spectre sans clarté.