Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/91

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Arrête-toi de même aux abords des chaumières,
Quand tu rencontreras jouant sous l’œil des mères
Un beau groupe d enfants, tout roses et tout blonds ;
Je les aime, et toujours, en les voyant sourire,
Cédant au doux appel d’un regard qui m’attire,
Je voudrais me mêler à leurs jeux vagabonds.

Arrête-toi, surtout, quand, au seuil d’un village
Tu verras s’avancer, un bâton à la main,
Quelque pâle vieillard tout mutilé par l’âge,
Sans asile et sans pain ;
S’asseoir quelqu’humble femme au détour de la route,
Pressant un orphelin sur son sein amaigri,
Ce sein qui lui refuse une dernière goutte
D’un lait déjà tari.

Ne crains pas de souiller tes mains blanches et pures
Au contact des haillons qui couvrent leurs blessures.
Non, approche-toi d’eux : les pleurs ne tachent pas.
Chaque larme séchée est pour ton diadème
Un fleuron dont l’éclat rend jaloux l’ange même
Qui marche à tes côtés et protège tes pas.