Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/306

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de paraître plus beau qu’il ne l’était réellement. Sans s’apercevoir du regard presque craintif de sa femme, il fixa froidement les yeux sur son portrait.

— Mr Rickham a demandé à le voir, commença-t-elle, comme si elle eût voulu s’excuser.

Il haussa les épaules en souriant.

— Oh ! il y a longtemps que Rickham m’a découvert, répondit-il négligemment.

Puis il passa son bras sous le mien.

— Venez voir le reste de la maison, ajouta-t-il.

Il me fit tout visiter avec une espèce de vanité bourgeoise : les salles de bain, les tuyaux acoustiques, les armoires, enfin toutes les complications et tous les multiples raffinements de l’installation moderne ; et, chaque fois que j’exprimais mon admiration, il répétait avec une indifférence affectée, mais en bombant un peu la poitrine :

— Oui, je ne sais vraiment pas comment on peut vivre sans cela.

C’était certainement la fin qu’on eût pu prévoir pour lui. Seulement il était, malgré tout, si beau, si charmant, si séduisant, que j’étais tenté de lui crier : « Soyez donc mécontent de vos loisirs », comme autrefois j’avais eu envie de lui dire : « Soyez donc mécontent de vos