Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/67

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et Lily sera bientôt en état d’aller vous voir.

Waythorn salua et sortit.

En entrant dans sa chambre il se jeta dans un fauteuil en soupirant lourdement. Cette sensibilité presque féminine qui lui était naturelle, et le faisait souffrir profondément des circonstances de la vie, lui était odieuse. Il savait bien en se mariant que les précédents maris de sa femme étaient de ce monde, il savait qu’avec les contacts si fréquents de l’existence moderne il avait cent chances contre une de rencontrer l’un ou l’autre, et cependant ce rapide tête-à-tête avec Haskett le bouleversait autant que si la loi n’avait pas aimablement aplani pour eux tous les embarras d’une rencontre.

Waythorn se leva tout d’un coup de son siège et se mit à arpenter la chambre. Il n’avait certainement pas autant souffert de ses deux rencontres avec Varick. C’était sans doute la présence de Haskett dans sa propre maison qui rendait la situation intolérable. Il s’arrêta, entendant des pas dans le corridor.

— Par ici, monsieur, s’il vous plaît, disait la garde. On conduisait Haskett là-haut ! Tous les coins de sa maison lui étaient ouverts ! Waythorn s’affaissa dans un autre fauteuil, regardant devant lui dans le vide. Sur sa table de toilette était une photographie d’Alice, faite