Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/68

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au moment où il avait commencé à la connaître. Elle s’appelait alors Alice Varick, et comme il voyait en elle une créature fine et exquise ! Elle portait au cou les perles de Varick, ces perles que, sur les instances de Waythorn, elle lui avait rendues avant son mariage. Haskett lui avait-il donné des bijoux ? et dans ce cas, qu’étaient-ils devenus ? se demandait Waythorn. Il ne connaissait rien de la situation passée et présente de cet homme, mais d’après son apparence et sa manière de parler Waythorn pouvait reconstituer avec assez de précision les débuts du premier mariage d’Alice. Et il se rendit compte avec un tressaillement pénible qu’il y avait, à l’arrière-plan de son existence, une page de sa vie toute différente de celle où il l’avait rencontrée pour la première fois. Varick, quels qu’aient été ses torts, était un « monsieur » dans le sens convenu et traditionnel du terme, dans le sens qui, chose curieuse ! paraissait à ce moment même avoir une importance capitale aux yeux de Waythorn. Lui et Varick avaient les mêmes habitudes sociales, parlaient le même langage, comprenaient les mêmes allusions. Mais l’autre !… Malgré lui, Waythorn avait remarqué que l’autre portait au cou une cravate toute faite, monté sur élastique. Pourquoi ce détail grotesque symboliserait-il l’individu ?