Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/605

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHUCHOTE LA DIVINE MORT 221 sombrée au large de la côte nord-est et coulant bas — du vapeur arctique coulant bas, De ce tableau voilé — les femmes réunies sur le pont, pâles, héroïques, attendant le moment qui est si proche — oh ! ce moment ! Un énorme sanglot — quelques bouillonnements — de l’é­cume blanche qui rejaillit — et puis les femmes dispa­rues, Englouties là, tandis que l’eau insensible continue à couler — et moi qui réfléchis. Ces femmes sont-elles vraiment disparues ? Les âmes sont-elles ainsi noyées et détruites ? Est-ce la matière seule qui triomphe ?


L’INVOCATION SUPRÊME

A la fin, tendrement, Des murs de la puissante maison fortifiée, De l’agrafe des verrous tirés, de la garde des portes bien closes, Que je sois emporté dans un souffle.

Que je sorte en me coulant sans bruit ; Avec la clef de douceur dégrafe les verrous — avec un murmure, Ouvre les portes toutes grandes, ô âme,

Tendrement — ne sois pas impatiente, (Forte est ton emprise, ô chair mortelle, Forte est ton emprise, ô amour).