Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/223

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Pour peu qu’on connaisse les enfants, on sait combien leur digestion est facilement troublée par un accès de pleurs, un ennui, une souffrance d’esprit de n’importe quelle sorte.

Un enfant, qui a passé toute la journée et peut-être la moitié de la nuit à pleurer tout seul dans une cellule faiblement éclairée, est incapable de manger une bouchée de cette grossière, de cette horrible nourriture.

Quant au petit garçon, auquel le gardien Martin a donné les biscuits, cet enfant pleurait de faim le mardi matin, et il lui était absolument impossible de manger le pain et de boire l’eau qui lui avaient été servis pour son déjeuner.

Martin sortit après que les déjeuners eurent été servis, et acheta quelques petits fours pour l’enfant plutôt que de le voir mourir de faim.