Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/133

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solait en songeant que le meunier était son meilleur ami.

— En outre, avait-il coutume de dire, il va me donner sa brouette et c’est un acte de pure générosité.

Donc le petit Hans travaillait pour le meunier et le meunier disait beaucoup de belles choses sur l’amitié qu’Hans écrivait dans un livre de raison et qu’il relisait le soir, car il était lettré.

Or, il arriva qu’un soir le petit Hans était assis près de son feu quand on frappa un grand coup à la porte.

La nuit était très noire. Le vent soufflait et rugissait autour de la maison si terriblement que d’abord Hans pensa que c’était l’ouragan qui heurtait la porte. Mais un second coup résonna, puis un troisième plus rude que les autres.

— C’est quelque pauvre voyageur, se dit le petit Hans, et il courut à la porte.

Le meunier était sur le seuil, une lanterne d’une main et une grosse trique de l’autre.

— Cher petit Hans, cria le meunier, j’ai un