Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/137

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rien à personne. On pâtit toujours d’avoir été généreux.

— C’est très juste, fit le rat d’eau après une longue pause.

— Parfait ! C’est le mot de la fin, dit la linotte.

— Et que devint le meunier ? dit le rat d’eau.

— Oh ! je n’en sais vraiment rien, répliqua la linotte, et certes cela m’est égal.

— Il est évident que vous n’êtes pas d’une nature sympathique, dit le rat d’eau.

— Je crains que vous n’ayez pas vu la morale de l’histoire, répliqua la linotte.

— La quoi ? cria le rat d’eau.

— La morale.

— Voulez-vous dire que l’histoire a une morale.

— Certainement, affirma la linotte.

— Ma foi ! fit le rat d’eau d’un ton colère, vous auriez dû me le dire avant de commencer. Si vous l’eussiez fait, certainement je ne vous aurais pas écoutée. Certainement je vous