Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/268

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la cause des douleurs dont il se plaignait.

— Ce n’est pas une foulure, affirmai-je, peut-être une crampe violente. Les élèves d’Eton sont-ils devenus des demoiselles qu’ils se mettent à la diète pour si peu de chose ? Vous allez dîner, Mérédith, et, je le souhaite, de bon appétit.

Madame Marcelle reparut au salon, à peine avais-je décidé Mérédith à substituer à ses fines chaussures de grosses pantoufles de repos.

Elle paraissait fort gaie, milady, plus rieuse et plus taquine que d’ordinaire, mais elle semblait à son habitude se soucier fort peu de Mérédith.

Après le dîner, où lord William ne manqua pas de faire apporter du champagne pour boire à la guérison de son neveu, le rival de lord Elgin s’endormit dans son fauteuil, tandis que madame Marcelle, au piano, jouait des polonaises et des berceuses de Chopin, son maître favori.

Mérédith fumait silencieusement. Accoudé sur le Pleyel, je tournais les feuillets, échan-