Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/81

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Bloomsbury pour lui demander son avis et son concours.

— Voilà donc que vous songez à vous occuper sérieusement de politique, dit le comte Rouvaloff, quand lord Arthur lui eut exposé l’objet de sa démarche.

Mais lord Arthur qui haïssait les fanfaronnades, de quelque genre que ce fût, se crut obligé de lui expliquer que les questions sociales n’avaient pas le moindre intérêt pour lui et qu’il avait besoin d’un exploseur dans une affaire purement familiale et qui ne concernait que lui-même.

Le comte Rouvaloff le considéra quelques instants avec surprise.

Puis, voyant qu’il était tout à fait sérieux, il écrivit une adresse sur un morceau de papier, signa de ses initiales et le tendit à lord Arthur à travers la table.

— Scotland Yard donnerait gros pour connaître cette adresse, mon cher ami.

— Ils ne l’auront pas, cria lord Arthur en éclatant de rire.

Et, après avoir chaleureusement secoué la