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LE FANTÔME DE CANTERVILLE

C’était peut-être un écriteau d’infamie, où étaient inscrits des forfaits affreux, une terrible liste de crimes.

Enfin, dans sa main droite, il tenait un cimeterre d’acier étincelant.

Comme il n’avait jamais vu de fantômes jusqu’à ce jour, il éprouva naturellement une terrible frayeur, et après avoir vite jeté un second regard sur l’affreux fantôme, il regagna sa chambre à grands pas, en trébuchant dans le linceul dont il était enveloppé.

Il parcourut le corridor en courant, et finit par laisser tomber le poignard rouillé dans les bottes à l’écuyère du ministre, où le lendemain, le maître d’hôtel le retrouva.

Une fois rentré dans l’asile de son retrait, il se laissa tomber sur un petit lit de sangle, et se cacha la figure sous les draps. Mais, au bout d’un moment, le courage indomptable des Canterville d’autrefois se réveilla en lui, et il prit la résolution d’aller parler à l’autre fantôme, dès qu’il ferait jour.

En conséquence, dès que l’aube eut argenté de son contact les collines, il retourna à