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LE FANTÔME DE CANTERVILLE

M. Otis chevaucha jusqu’à Bexley, village situé à quatre milles plus loin, et qui, lui avait-on dit, était très fréquenté des bohémiens.

Quand on eut fait lever le garde champêtre, on ne put tirer de lui aucun renseignement.

Aussi, après avoir traversé la place, les deux cavaliers reprirent le chemin de la maison, et rentrèrent à Canterville vers onze heures, le corps brisé de fatigue, et le cœur brisé d’inquiétude.

Ils trouvèrent Washington et les jumeaux qui les attendaient au portail, avec des lanternes, car l’avenue était très sombre.

On n’avait pas découvert la moindre trace de Virginia.

Les bohémiens avaient été rattrapés sur la prairie de Brockley, mais elle ne se trouvait point avec eux.

Ils avaient expliqué la hâte de leur départ en disant qu’ils s’étaient trompés sur le jour où devait se tenir la foire de Chorton, et que la crainte d’arriver trop tard les avait obligés à se dépêcher.