Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/276

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affaires d’autrui ou à vouloir que les autres lui soient semblables. Elle aimera les autres, à raison même de leur différence. Néanmoins, tout en se refusant à intervenir chez les autres, elle les aidera tous, comme nous est secourable une belle chose, simplement parce qu’elle est telle.

La personnalité de l’homme sera une vraie merveille. Elle sera aussi merveilleuse que la personnalité de l’enfant.

À son développement concourra le Christianisme, si les hommes le désirent ; mais si les hommes ne le désirent pas, elle ne se développera pas avec moins de sûreté. Car elle ne se souciera guère du passé. Il ne lui importera guère que des choses aient eu lieu ou non. De plus, elle n’admettra pas d’autres lois que celles qu’elle se sera faites, pas d’autre autorité que la sienne à elle. Néanmoins, elle aimera ceux qui cherchèrent à la rendre plus intense, elle parlera souvent d’eux. Et le Christ fut l’un d’eux.

« Connais-toi toi-même », lisait-on sur un portique dans le monde ancien. Sur le porti-