Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/328

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plaisir de faire ce qui est beau, ont fait apercevoir si crûment la laideur et la vulgarité de ce que voulait le public, qu’ils ont tout simplement réduit le public à l’inanition.

Il serait tout à fait impossible présentement de meubler une pièce, comme on meublait les pièces, il y a peu d’années, à moins d’aller chercher chaque objet, l’un après l’autre, dans les ventes aux enchères parmi des soldes qui proviennent d’hôtels meublés de troisième catégorie. Ces choses-là ne se fabriquent plus.

Malgré tout ce qu’on pourra leur dire, les gens de nos jours ont une chose charmante, ou une autre, dans ce qui les entoure.

Heureusement pour eux, on n’a tenu aucun compte de leur prétention à vouloir faire autorité dans ces choses d’art.

Il est donc évident qu’en de telles matières, toute autorité est mauvaise.

Les gens se demandent parfois quelle forme de gouvernement est la plus avantageuse à l’artiste.

Il n’y a à cette question qu’une réponse :