Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/44

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saint Thomas fut le seul apôtre à qui la preuve fut donnée.

Je lui demandai ce qu’il voulait dire.

Il répondit qu’il ne lui avait pas été seulement possible d’établir l’existence au XVIe siècle d’un acteur adolescent nommé Willie Hughes, mais de prouver, avec l’évidence la plus concluante, que c’était bien là le monsieur W. H. des Sonnets.

Il ne voulut rien me dire de plus pour le moment ; mais, après le dîner, il mit solennellement sous mes yeux le portrait, que je vous ai montré, et me dit qu’il l’avait découvert, par le hasard le plus extraordinaire, cloué à un des panneaux d’un vieux coffre qu’il avait acheté dans une maison de ferme du comté de Warwick.

Il avait naturellement rapporté également le coffre lui-même qui était un fort beau spécimen de l’ébénisterie du temps d’Élisabeth.

Au milieu du panneau de front on lisait, sans le moindre doute les initiales W. H. gravées dans le bois.

C’était ce monogramme qui avait attiré