Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/45

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l’attention de Cyril et il me dit qu’il n’avait songé à examiner avec soin l’intérieur du coffre que plusieurs jours après qu’il l’avait en sa possession.

Un matin, pourtant, il s’aperçut que l’une des parois du coffre était beaucoup plus épaisse que l’autre et en y regardant de très près il découvrit qu’un panneau de peinture encadré y était emboîté.

Il le dégagea et il se trouva que c’était le portrait qui était maintenant étalé sur le canapé.

Le panneau était très sale et couvert de moisissures, mais il réussit à le nettoyer et, à sa grande joie, il vit qu’il était tombé par pur hasard sur la seule chose qui pût exciter son désir.

C’était un portrait authentique de monsieur W. H. Sa main reposait sur la page dédicatoire des Sonnets et, sur le châssis même, on pouvait distinguer le nom du jeune homme écrit en initiales noires sur un fond d’or terni : monsieur William Hews.

Bon ! que pouvais-je dire ?