Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/75

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description de sa merveilleuse maîtrise en art dramatique était-elle dans la Plainte d’une Amante où Shakespeare dit de lui :

Il employait à ses artifices une masse de matière subtile à laquelle il donnait les formes les plus étranges : rougeurs enflammées, flots de larmes, pâleurs défaillantes ; il prenait, il quittait tous les visages, pouvant, au gré de ses perfidies, rougir à d’impurs propos, pleurer de douleur ou devenir blanc et s’évanouir avec des mines tragiques.

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De même au bout de sa langue dominatrice, toutes sortes d’arguments et de questions profondes, de promptes répliques et de fortes raisons dormaient et s’éveillaient sans cesse à son service. Pour faire rire le pleureur et pleurer le rieur, il avait une langue et une éloquence variée, attrapant toutes les passions au piège de son caprice.

Un jour, je crus avoir réellement trouvé Willie Hughes dans la littérature de l’époque d’Élisabeth.