— Mon cher Erskine, m’écriai-je. Je viens vous faire mes excuses.
— Me faire vos excuses ! dit-il. Et pourquoi ?
— Pour ma lettre, répondis-je.
— Vous n’avez rien à regretter dans votre lettre, dit-il. Au contraire, vous m’avez rendu le plus grand service qui soit en votre pouvoir. Vous m’avez montré que la théorie de Cyril Graham est d’une solidité parfaite.
— Vous ne voulez pas dire que vous croyez à Willie Hugues ? m’exclamai-je.
— Et pourquoi pas ? répliqua-t-il. Vous m’avez fait la preuve de son existence. Croyez-vous que je ne sache pas priser à son prix la valeur de l’évidence ?
En m’enfonçant dans un fauteuil, je gémis :
— Mais il n’y a là aucune espèce d’évidence. Quand je vous ai écrit, j’étais sous l’influence d’un enthousiasme tout à fait niais. J’avais été ému par l’histoire de la mort de Cyril Graham, fasciné par le romanesque de sa théorie, conquis par le merveilleux et la