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HÉRODIAS

Il y en a d’autres qui la regardent trop.

HÉRODE

Son père était roi. Je l’ai chassé de son royaume. Et de sa mère qui était reine vous avez fait une esclave, Hérodias. Ainsi, il était ici comme un hôte. C’était à cause de cela que je l’avais fait capitaine. Je regrette qu’il soit mort… Enfin, pourquoi avez-vous laissé le cadavre ici ? Il faut l’emporter ailleurs. Je ne veux pas le voir… Emportez-le… (On emporte le cadavre) Il fait froid ici. Il y a du vent ici. N’est-ce pas qu’il y a du vent ?

HÉRODIAS

Mais non. Il n’y a pas de vent.

HÉRODE

Mais si, il y a du vent… Et j’entends dans l’air quelque chose comme un battement d’ailes, comme un battement d’ailes gigantesques. Ne l’entendez-vous pas ?

HÉRODIAS

Je n’entends rien.

HÉRODE

Je ne l’entends plus moi-même. Mais je l’ai