Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/122

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l’artiste profitait souvent pour dissimuler son incapacité à dessiner l’architecture. Ces choses ne nous plaisent pas, même lorsqu’elles ne prouvent pas la misère. De même que ceux du moyen-âge, nous aimons que tout soit propre et coquet, et ordonné, et brillant ; tous ceux, d’ailleurs, qui ont quelque sentiment de la puissance de l’architecture, savent qu’ils peuvent tirer de la nature ce qu’il leur faut, et dans leurs rapports avec elle se gardent de toute absurdité.

— Outre les villages, y a-t-il des maisons de campagne éparses ? demandai-je.

— Oui, en quantité, dit Hammond ; de fait, sauf dans les terres incultes et les forêts, et sur les dunes (comme à Hindhead, en Surrey), il est difficile de ne pas être en vue d’une maison ; et là où les maisons sont très disséminées, elles sont grandes et ressemblent plus aux anciens collèges qu’aux maisons ordinaires, telles qu’elles étaient autrefois. Cela est fait par sociabilité, car un grand nombre de gens peuvent habiter dans ces maisons-là, et ceux qui habitent à la campagne ne sont pas nécessairement des agriculteurs ; bien que presque tous apportent leur aide par moments. La vie qui s’écoule dans ces grandes demeures de la campagne est très agréable, d’autant mieux que plusieurs des hommes les plus instruits de notre temps y vivent ; bref, on y trouve une grande variété d’esprit et d’humeur, et la vie y est brillante et animée.

— Je suis assez surpris, dis-je, de tout cela,