H. — Vous apercevez les conséquences de ce fait ?
Moi. — Je crois les voir. Mais expliquez-les moi.
H. — Si le gouvernement détruisait habituellement la richesse, le pays doit avoir été pauvre.
Moi. — Oui, certainement.
H. — Pourtant, au milieu de cette pauvreté, les personnes en faveur desquelles le gouvernement existait exigeaient la richesse, quoiqu’il pût arriver.
Moi. — C’était bien cela.
H. — Qu’est-ce qui doit arriver si, dans un pays pauvre, quelques gens exigent la richesse aux dépens des autres ?
Moi. — Une pauvreté inouïe pour les autres. Toute cette misère, alors, était causée par le gouvernement destructeur dont nous avons parlé ?
H. — Non, il serait inexact de dire cela. Le gouvernement lui-même n’était que le résultat nécessaire de la tyrannie insouciante, sans but, de ces temps-là ; ce n’était que le mécanisme de la tyrannie. Maintenant la tyrannie a pris fin, et nous n’avons plus besoin d’un pareil mécanisme ; nous ne pourrions nous en servir, puisque nous sommes libres. Donc, dans le sens que vous donnez à ce mot, nous n’avons pas de gouvernement. Comprenez-vous cela, maintenant ?
Moi. — Oui. Mais je vous poserai quelques autres questions sur la façon dont vous, hommes libres, réglez vos affaires.
H. — De tout mon cœur. Demandez !