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CHAPITRE III

LA MAISON DES HÔTES ET LE DÉJEUNER QU’ON Y FIT


Je m’attardai un peu derrière les autres afin de contempler cette maison, qui, je vous l’ai dit, était située à la place même de ma vieille demeure.

C’était un bâtiment en longueur, sans pignon sur la rue, avec de longues fenêtres à petits carreaux, tombant assez bas, encastrées dans le mur qui nous faisait face. Il était très élégamment construit de briques rouges avec un toit de plomb ; et en haut, au dessus des fenêtres, courait une frise où des sujets à figures, en terre cuite, très bien exécutés, étaient dessinés avec une force et une certitude que je n’avais jamais remarquée encore en aucun ouvrage moderne. Quant aux sujets, je les reconnus de suite, ils m’étaient en effet tout particulièrement familiers.

Cependant, j’avais embrassé tout cela du regard en un instant ; nous étions maintenant à l’intérieur, debout dans une salle ; le sol était de mosaïque de marbre, le plafond était à charpente apparente. Il n’y avait pas de fenêtres sur le côté opposé à la rivière, mais, en bas, des arceaux conduisant à des chambres, dont une