Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/322

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parler — commencèrent à régner, ils ne permirent plus aux gens de la campagne de se servir des voies navigables, naturelles ou artificielles, et celles-ci étaient très nombreuses. Je pense que nous en verrons une quand nous serons arrivés un peu plus haut, une très importante, que l’un de ces chemins de fer ferma entièrement au public, de façon à obliger les gens à envoyer leurs denrées par leur route à eux, et ainsi imposer des taxes aussi lourdes que possible.

Ellen rit de bon cœur.

— Cela n’est pas, dit-elle, rapporté assez clairement dans nos livres d’histoire, et cela vaut la peine d’être connu. Mais, certainement, les gens de cette époque étaient une curieuse collection de fainéants. Nous ne sommes pas emportés ni querelleurs aujourd’hui, mais si quelqu’un essayait avec nous un pareil acte de folie, nous nous servirions des canaux, malgré toutes les interdictions du monde. Je me rappelle pourtant d’autres cas de cette absurdité : lorsque j’ai été sur le Rhin, il y a deux ans, je me rappelle qu’on nous a montré des ruines de vieux châteaux qui, à ce qu’on nous a dit, ont dû être construits à peu près dans le même but que les chemins de fer. Mais j’interromps votre histoire de fleuve ; continuez, je vous prie.

— Elle est courte et bien stupide. La rivière ayant perdu sa valeur pratique et commerciale, c’est-à-dire ne pouvant plus servir à gagner de l’argent…

Elle fit un signe de la tête.