Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/326

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fants. Une grande belle femme aux cheveux noirs ondulés et aux yeux gris profonds, s’avança sur le bord, et agita gracieusement la main vers nous, et dit :

— Dick, mon ami, vous nous avez presque fait attendre ! Qu’avez-vous fait de votre ponctualité, et quelle est votre excuse ? Pourquoi n’êtes-vous pas venu nous surprendre en arrivant hier ?

— Oh, dit Dick avec un rapide mouvement de tête presque imperceptible vers notre barque, nous ne voulions pas remonter le fleuve trop vite ; il y a tant à voir pour ceux qui ne sont pas encore venus jusqu’ici.

— C’est vrai, c’est vrai, dit la majestueuse dame, car majestueuse est le mot qui lui convenait ; et nous désirons qu’ils connaissent le chemin parfaitement, car il faudra qu’ils le prennent souvent maintenant. Abordez tout de suite, Dick, et vous, chers voisins ; il y a une ouverture dans les roseaux, et un bon endroit pour débarquer, tout de suite après le tournant. Nous pouvons emporter vos affaires, ou les envoyer chercher par quelques-uns des garçons.

— Non, non, dit Dick ; il est plus facile d’aller par eau, même pour quelques pas. D’ailleurs, je veux mener mon ami au bon endroit. Nous continuerons jusqu’au gué et vous pourrez nous parler de la berge pendant que nous ramons.

Il enfonça ses avirons, et nous continuâmes, tournant à angle aigu, et nous dirigeant un