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CHAPITRE IV

UN MARCHÉ VU EN PASSANT


Nous écartant aussitôt de la rivière, nous fûmes bientôt sur la grand’route qui traverse Hammersmith. Mais je n’aurais pas deviné où j’étais, si je n’étais parti du bord de l’eau ; car King Street avait disparu, et la route courait au milieu de larges prairies ensoleillées et de culture jardinière. La Creek, que nous traversâmes tout de suite, avait été délivrée de son conduit souterrain, et en passant sur son joli pont, nous vîmes ses eaux, maintenant gonflées par la marée, couvertes de gaies embarcations de différentes grandeurs. Il y avait des maisons par ci par là, les unes sur la route, d’autres au milieu des champs, avec d’agréables sentiers y conduisant, et chacune entourée d’un jardin luxuriant. Elles étaient toutes bien dessinées et aussi solides que possible, mais leur apparence était rustique, comme celle de maisons de fermiers ; quelques-unes étaient de briques rouges, comme celles sur la rivière, mais la plupart en charpente et plâtre, et les conditions de leur construction les faisaient tellement ressembler à des maisons du moyen-âge faites des mêmes matériaux, qu’il me semblait