Page:Wilson - Voyage autour du monde, 1923.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Le Taj est construit sur une terrasse en marbre blanc, de cent mètres de côté, qui domine une plate-forme dallée, vaste rectangle dont l’un des côtés, long de trois cent dix mètres, borde la Jumna et se termine par une balustrade à jour. À chaque angle s’élève une tour ornée de galeries superposées et couronnées d’un kiosque. Deux mosquées occupent parallèlement les deux côtés. Celle de l’ouest est celle consacrée à la prière ; l’autre n’existe que pour la symétrie. Ces constructions accessoires, du meilleur style, sont en belle pierre rouge, et surmontées de kiosques à jour et de dômes en marbre blanc.

« Un escalier en spirale, d’un accès facile, conduit au sommet des minarets, dont l’élégante coupole, soutenue par huit piliers, s’élève à cinquante mètres du sol. C’est un excellent observatoire pour obtenir une vue d’ensemble du Taj et des beaux jardins qui lui font une ceinture éternelle de fleurs et de verdure.

« J’ai essayé de décrire le plus brièvement possible l’aspect physique que présente cet incomparable monument. Mais comment pourrai-je rendre les sensations que l’on éprouve à la vue de ce poème de marbre, œuvre la plus parfaite qui soit jamais sortie de la main des hommes.

« Pendant le court séjour que nous fîmes à Agra, trois fois nous y retournâmes… Nous restions là des heures entières, allant chacun de notre côté, abîmés dans une muette contemplation. De quelqu’endroit qu’on se place, à quelque distance qu’on regarde, tout, dans le Taj, est également parfait. On est ébloui, comme fasciné ; on croit rêver.

« Soit que l’on se promène sur la terrasse de la Jumna, où se détache, sur l’horizon enflammé, la lointaine perspective du fort d’Agra, soit que l’on erre le long des pièces d’eau, dans les sentiers d’allées de marbre blanc, au milieu de ces beaux jardins où des légions de perroquets babillards voltigent parmi les rosiers en fleurs, les cyprès et les arbres centenaires, on reste confondu