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magnifique André Lebon, l’un des gros navires des Messageries ; échange de saluts habituels.

17 avril — Messe au salon de musique à 8 heures 30 a.m ; cinquante personnes y assistent. Très impressionnante la messe à bord ; c’est pourtant simple, mais c’est beau. Je comprends que le Christ ait prêché sur les eaux.

Dix-sept avril ! 21e anniversaire de notre mariage ; mon journal ne paraîtra pas davantage aujourd’hui.

18 avril — Nous entrons dans le golfe d’Aden. La terre que nous signalons à tribord est l’île de Sokotrat. Le golfe d’Aden s’étend jusqu’au détroit de Bab-el-Mandeb qui conduit à la mer Rouge. À bâbord, nous apercevons le cap Gardafui, le point le plus avancé de l’Afrique du côté de l’Est. Il fait très chaud sur le haut du jour. Les éventails électriques ronronnent sans relâche dans les salons, la salle à manger et les cabines. La lune, de plus en plus forte, éclaire la mer jusqu’à une heure avancée. Au coucher du soleil, toutes les lunettes sont braquées sur la ligne de l’horizon, pour voir le rayon vert. Il paraît qu’au moment où il disparaît sous l’eau, le soleil lance, dans cette région, un rapide rayon de couleur verte. Les uns le saisissent, les autres le manquent ; et chacun de poser la question : « Avez-vous vu le rayon vert ? » C’est le refrain de chaque soir.

19 avril — Si nous faisons le point à l’endroit où nous sommes, la position est des plus intéressantes ; à l’est : la côte de Malabar, dominée par la chaîne des Nilgherries, les deux groupes des îles Maldives et Laquedives, l’archipel de Chagos ; au sud : les îles Seychelles et loin, voisine de l’Afrique, la grande île de Madagascar ; au nord : le Guzerat, le Hutch, le Sindh, ces trois derniers dans l’Hindoustan ; le Béloutchistan et la Perse que baignent respectivement le golfe d’Oman et le golfe Persique ; à l’ouest : le Zanzibar, le Houd, la Somalie.

20 avril — À 6 heures a.m., mouillage dans la rade de Djibouti, en Somalie française, Éthiopie ; nous prenons quatre cents tonnes de charbon pour continuer