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DE L’INSALUBRITÉ DES RÉSIDUS

Elle pense qu’il en faut mettre une quantité suffisante pour déterminer la précipitation et pour rendre possible la décantation ou la filtration. Obligée de s’en tenir à ces termes généraux, elle ne saurait prescrire les doses. C’est à la pratique qu’il appartient de les fixer dans chaque cas particulier.

Les remarques critiques qui viennent d’être exposées ne sont pas destinées à affaiblir la confiance que peut inspirer l’emploi méthodique de la chaux, comme moyen de purification des vinasses. Les inconvénients inhérents à ce système d’épuration, tel qu’il a été pratiqué jusqu’aujourd’hui, disparaîtraient peut-être par l’adoption de quelques dispositions que nous allons indiquer.

En ce qui concerne la saturation par la chaux, un bassin, c’est-à-dire un réservoir offrant une grande surface sur une faible profondeur, ne réalise pas les conditions qu’exige ce genre d’opération. Une cuve profonde ou une large citerne semblerait préférable. Dans la pensée de la commission, deux de ces cuves devraient être installées dans chaque usine ; l’une se remplirait pendant que le liquide contenu dans l’autre serait traité par un lait de chaux, puis déversé dans les bassins de dépôt. Pour faciliter le mélange et la combinaison avec la chaux, il serait nécessaire d’agiter le liquide. Le tuyau d’une pompe devrait plonger jusqu’au fond de chaque cuve. Rien ne serait plus facile que d’effectuer l’agitation du liquide et son déversement dans les bassins, en distrayant pour ces opérations mécaniques une portion minime de la force motrice dont dispose chaque établissement.

La vinasse traitée par la chaux doit être débarrassée du précipité qu’elle tient en suspension. Le système de bassins géminés peut convenir pour cet usage. Seulement, pour remédier aux inconvénients qui ont été signalés plus haut, il semblerait nécessaire d’abandonner ce mode de décantation et de déversement par trop plein, qui n’a donné jusqu’ici que des résultats incomplets, et d’y substituer les procédés d’une