Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/114

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ennuyé de la visite du clergyman, qui avait des tendances à la prolixité ; mais il fit bonne contenance et l’invita à s’asseoir.

— Comment vont ma tante et Effie, oncle Amos ?

— Bien, mon garçon, quoique Effie soit très tourmentée de vous.

— Ah ! elle vous a raconté notre histoire d’hier ?

— Oui, et je suis venu vous voir à cause de cela. Je crains beaucoup pour votre âme, Edward ; vous êtes en butte aux attaques de Belzébuth.

— Effie se monte la tête, mon oncle, elle a des hallucinations.

— N’en croyez rien, mon pauvre Edward, l’halluciné, c’est vous et non pas elle…

— Je vous assure, mon oncle, que vous vous trompez.

— Je suis inquiet de votre amnésie. Comment se fait-il que vous n’ayez pas la mémoire de vos actes ? Votre étrange état d’esprit ne me paraît pas justiciable uniquement de la médecine humaine, Edward, mon fils, il faut s’adresser à la médecine divine.

— Mais, mon oncle, je me porte très bien !

— Voilà où est votre erreur. Depuis bien longtemps, vous ne mettez plus les pieds à l’église ; cela m’afflige. Il faut venir régulièrement aux services, réciter vos prières matin et soir et cesser absolument tout commerce impur avec cette momie infernale.

— Vous me demandez une chose impossible ! C’est grâce à Nefert-thi que j’ai réussi à faire mon lexique, elle se montre pour moi une excellente amie, un professeur admirable. Rompre toute relation avec elle serait de l’ingratitude, mon oncle ; vous n’y songez pas !

— Malheureux enfant ! Vous ne vous apercevez pas de l’absurdité de vos paroles ! Tout autre qu’un ministre méthodiste vous tiendrait pour fou, pour irrémédiablement fou ! Je sais heureusement que vous êtes une simple victime du démon.

Mécontent et surtout inquiet, le Rév. Amos