Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/130

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du cabinet du chef des antiquités égyptiennes à la salle III.

Et les gardiens, convaincus que Nefert-thi était amoureuse de M. Rogers, prirent l’habitude de le désigner sous ce nom : « l’Amant de la momie ! »

Or à dater de ce moment, tous les veilleurs de nuit eurent la même hallucination ; ils prétendirent avoir vu, en faisant leur ronde, la princesse Nefert-thi se promenant dans la salle III avec le « jeune toqué ».

Naturellement, ce « jeune toqué » était l’objet de toutes les conversations à la salle de garde. Au passage, certain jour, John Smith entendit Ebenezer Phipps dire à ses camarades :

— Je sais qui est ce Rogers.

— Vraiment ? interrogea l’égyptologue, qui est-ce ?

— C’est le neveu de mon vénérable pasteur, le rév. Amos Dermott. Il devait épouser miss Effie Dermott, sa cousine. Mais la fille d’enfer ne veut pas. Le rév. Amos Dermott doit exorciser M. Rogers un de ces jours. D’ailleurs, son ami, le docteur Martins, affirme qu’il est complètement fou.

— Fou ! par Anubis ! que dites-vous là ?

— Je répète les paroles du docteur Martins.

— Eh bien, Phipps, sachez où demeure le docteur Martins, allez chez lui et priez-le de venir me voir d’urgence. Faites vite, ventre d’Horus ! Par lui je saurai à qui nous avons affaire : un habile simulateur ou un fou.

Ayant retrouvé la possibilité de se manifester à Rogers, la momie en profitait amplement. Le soir où Effie, son père et le docteur Martins vinrent chez lui, Nefert-thi était présente. Sa forme éclairait la pièce d’une lumière bleuâtre, semblable à un air lumineux. Elle s’exprimait en égyptien, que le précepteur comprenait, et qu’il parlait facilement.

— Cette barbare ! Qu’avait-elle à faire