Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/143

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Il n’hésite pas à remercier Nefert-thi de cette heureuse modification de son caractère. L’orientaliste a démontré au surplus, devant quelques rares témoins, que la magie égyptienne avait un fondement expérimental.

On a beaucoup parlé dans le temps d’une scène à laquelle assistèrent trois hauts personnages, dont un est le père du monarque respecte qui règne actuellement.

Cette scène a été la reproduction de celle que je viens de raconter : l’évocation des douze musiciennes jouant de la harpe. En admettant même que Rogers ait appris en Égypte ou dans l’Inde l’art d’halluciner son entourage, il n’en reste pas moins acquis que la puissance de sa volonté est devenue assez grande pour influencer par pure suggestion mentale, à l’étal de veille, les cerveaux les plus vastes de l’Angleterre contemporaine.

Rogers subit ainsi véritablement l’empire de la momie. Mais, de même que le jeune Anglais subit l’influence de l’Égyptienne, de même celle-ci subit à son tour l’influence du premier ; sa nature autoritaire s’adoucit, sa tendresse s’épura et sa susceptibilité devint moins vive.

Les hostilités annoncées par Nefert-thi ne tardèrent pas.

Aussitôt informé des relations de son ennemi Rogers avec le clergyman Dermott et le docteur Martins, Smith se mit en rapport avec eux. Il leur raconta ses impressions et ses griefs.

L’attitude de ses deux interlocuteurs fut bien différente.

— Vous avez affaire à un jeune homme réputé pour son adresse dans tous les exercices physiques, dit le docteur Martins ; cette adresse est centuplée par le somnambulisme ; en outre je n’hésite pas à penser que dans cet état il est ventriloque.

» Par conséquent, du moment que vous admettez ces prémisses indiscutables, vous devez conclure que vous avez été le jouet