Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/151

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cher un flacon de cognac sur mon bureau et apportez-le vite.

» Qu’est-ce qui a pu vous marquer comme cela, mon pauvre Brand ? C’est une chose bizarre, merveilleuse ! Que Seth m’emporte si je comprends…

— Quoi ? Smith ? Je vais m’évanouir. Je suis tué, blessé à mort, mon ami !

Le cognac arrivait enfin. Brand en but quelques gorgées et reprit faiblement possession de lui-même. Smith se fit apporter un miroir et le présenta à son collègue de la société asiatique.

— Par les Puissances ! qu’est-ce que cela signifie ? demanda Brand, ahuri.

On trouva la cause du miracle. Le fabricant du meuble avait orné la corniche d’un découpage en cuivre ciselé représentant un globe ailé ; cette pièce avait heurté le front de Brand, et y avait marqué son empreinte en traits profonds, rouges, sanguinolents.

— Par Osiris ! Brand ! c’est une chose extraordinaire, une coïncidence phénoménale…

— C’est la momie, Smith ! Ne cherchez pas ailleurs. C’est la terrible momie qui nous a tourmentés l’autre jour.

» Je m’en vais. Envoyez chercher un fiacre. La tête me fait horriblement mal. Je ne reviendrai pas ici tant que cette momie y sera. »

On emmena Brand, qui garda quinze jours le lit, et trois mois l’empreinte du globe ailé sur son vaste front. Quant à Smith, il regagna son bureau, pensif, d’un pas moins brusque et moins rapide que de coutume.

— Tout cela est bien étrange ! Brand est un homme sérieux, un vrai savant, et cependant il craint cette damnée momie… que Shekmet l’emporte ! Il est prudent d’informer sir Septimus de tout cela.

Le chef du département égyptien se fit annoncer chez son supérieur qui continuait à dicter le chapitre X de son grand ouvrage.