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admirable fidélité qu’il devait l’épouser, lui en ayant fait la promesse un soir, dans le bateau à vapeur qui les ramenait d’une excursion à Greenwich.

Et Martins crevait de jalousie et de rage.


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DEUXIÈME PARTIE


I

LE ROMAN DE LA MOMIE


Il semble que les demoiselles égyptiennes du temps d’Aménophis IV et les demoiselles anglaises du temps de notre George V soient très différentes. Il n’en est rien. Dès qu’on gratte la minuscule couche superficielle ajoutée à l’âme de celles-ci par trente petits siècles, elles n’ont pas fait de sensibles progrès et ont toujours une notion exclusive, personnelle et intolérante de l’amour ; de plus, elles confondent l’amour avec bien d’autres choses. Ceci est spécialement à l’usage des demoiselles modernes.

Effie Dermott nous en offre la preuve manifeste. Son amour pour Edward Rogers était une petite affection bien sage, bien tranquille, attendant patiemment le moment où le précepteur pourrait commuer sa peine légère de fiancé en celle beaucoup plus grave d’époux.

Elle envisageait même sans appréhension l’éventualité d’un mariage avec un autre, dans le cas où la maturité nuptiale de Rogers se ferait trop attendre.

Cette patience et ce sang-froid disparurent au moment où Rogers commença les travaux qui devaient le mener à la gloire. Ils furent remplacés par une plus active sympathie, et celle-ci devint une affection exigeante et pressée après la découverte de l’explication des textes hittites.

Effie s’ouvrit à sa mère : Mrs. Dermott n’avait pas été insensible à la gloire de son neveu et aux 500 livres d’honoraires qu’avait valus à ce neveu le Lexicon linguæ aegyptiacæ.