Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

teur n’est pas assez long, je puis bien remonter dans le passé, mais il m’est impossible d’aller dans l’avenir jusqu’à elle… je la sens, je la devine, je ne la vois pas…

— Alors vous ne pouvez rien me dire, ni me donner aucun conseil ?

— Attendez un peu !

Le jeune homme parut s’enfoncer plus profondément dans sa méditation. Puis il parla, toujours de la même voix lointaine.

— J’ai la sensation qu’une femme doit vous conduire auprès de cette morte.

» Tâchez de me comprendre, car je ne me souviendrai plus de ce que je vous aurai dit. C’est une… une vivante qui vous guidera jusqu’à l’autre…

— Comment la découvrir ?

— Je ne sais pas. Il faut chercher… il faut avoir beaucoup de patience et de persévérance… ne vous laissez rebuter par aucune déception. On a voulu, pour empêcher l’accomplissement d’une œuvre que je ne puis distinguer, vous séparer à jamais de celle… de celle… que vous aimez…

— Qui, on ?

— Des forces, des forces puissantes et malfaisantes. Mais il existe sur terre une créature qui renouera le lien. Elle seule en est capable.

» Je m’épuise, assez ! Retirez la chose de mes mains pour que je ne sente plus l’influence. Puis laissez-moi revenir de moi-même. »

Rogers fit ce qu’on lui demandait. Il prit le papyrus ; Pierron tressaillit. Au bout de peu de temps, il ouvrit les yeux, sa figure redevint vivante, et de son accent ordinaire il interrogea :

— Est-ce que j’ai pu voir quelque chose ?

— Oui, seulement je me trouve plus embarrassé et plus perplexe qu’auparavant peut-être.

— Comment cela ?

— Parce que je ne parviens pas à démêler le sens caché de vos conseils.