Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/262

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sur l’emplacement qu’avait occupé jadis le jardin du temple du Soleil.

Il mit le feu à la momie et la brûla jusqu’à ce qu’elle ne fût plus que cendres ; Rogers est certain de ce fait quoique l’on n’ait trouvé aucun vestige de cette incinération prétendue.

Lorsque le corps fut entièrement consumé, il recueillit les cendres, les mêla à de l’eau et frotta les débris d’ossements avec cette pâte.

Ensuite il se piqua la veine du bras, comme pour se saigner, et jeta son sang sur les os encore chauds en prononçant une formule dont il ne se rappelle que les phrases suivantes :

« La corruption a été l’œuvre du feu, et la vie s’est cachée…

» Voici la chair nouvelle et le sang nouveau…

» Et je vais de Rekeb à El, et El revient à Rekeb…

» Et dans le sang est l’étincelle qui rallume la flamme. »

C’est alors qu’il eut sa dernière vision.

Il se trouvait dans le jardin du temple d’Aten, vêtu comme un homme de basse condition : Nefert-thi était avec lui et, cachés dans les roseaux qui bordaient le lac sacré, ils échangeaient de doux propos d’amour et de tendres caresses.

Leurs lèvres s’unissaient dans un long baiser quand ils entendirent un cri : Merytaten, qui veillait sur leur sécurité, venait d’être surprise ; en même temps le jardin se remplissait de clameurs et les greniers du temple brûlaient. La flamme se propageait avec une rapidité extrême.

Nefert-thi resta cachée, Améni voulut se sauver, mais il fut cerné par une bande de gens armés que conduisaient des prêtres d’Ammon déguisés.

Cinq ou six d’entre eux le paralysèrent, tandis que les autres, courant à l’endroit où était la fille du pharaon, la surprenaient et l’entraînaient avec des coups, des menaces et des injures.

La fureur de Rogers-Améni fut telle qu’il se débarrassa de ses agresseurs et se précipita sur les bourreaux de Nefert-thi. Ses poings étaient comme des massues, qui assommaient sans pitié.

Un des prêtres tira son poignard et voulut