Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/265

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Brusquement réveillés à l’aube, ils avaient constaté la disparition du corps. Éperdus, ils s’étaient précipités dans le village en donnant l’alarme.

Des Arabes leur dirent qu’ils avaient vu une Française courir vers les ruines du temple ; l’archéologue et le médecin, suivis par les indigènes, s’y rendaient, lorsque en chemin, ils avaient aperçu Rogers avec une femme que tout d’abord ils ne reconnurent pas.

Mais bientôt M. Roberty avait découvert Magda sous les parures de la momie.

— Cependant, lui disait-il plus tard, tu me sembles plus brune qu’autrefois et tu es plus volontaire.

Je n’ai pas besoin de terminer cette histoire dont tout le monde connaît le dénouement, car l’orientaliste Edward Rogers est une gloire européenne et même mondiale.

M. et Mme Rogers se sont mariés au Caire et ils ont eu dix mois après une fille qu’ils ont appelée Merytaten.

Je n’ajouterai qu’un mot parce qu’il exprime l’opinion d’un savant occultiste ; ce personnage, informé de la naissance de Mlle Merytaten-Magda Rogers, s’écria devant moi :

— La momie devait bien cela à Mlle Roberty.

Je l’ai prié de s’expliquer et il m’a répondu avec condescendance :

— Vous n’avez donc pas compris les événements que vous avez racontés ? L’âme de la momie a réussi à chasser, en l’affolant, celle de Mlle Roberty et lui a volé son corps. Il n’était que juste d’offrir à cette âme errante un nouvel asile.

» Dans ses accès de somnambulisme, Mlle Roberty avait bien prévu la chose. »

Et il a haussé les épaules.

Qui a raison ? Rogers ? L’occultiste ? ou le docteur Martins ?


FIN