Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/47

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— Et vous, Symonds ?

— J’en suis, mylord, je me munirai d’armes spirituelles.

— Et moi d’un bon revolver, ajouta Martins.

— C’est entendu. Venez me retrouver ici ce soir à onze heures. Nous déciderons des mesures à prendre.

À dix heures quarante-cinq, Symonds, puis Martins rejoignirent le comte. Symonds était revêtu de son costume sacerdotal, comme s’il eût dû célébrer une cérémonie religieuse ; Martins s’était muni d’un long couteau de chasse et d’un revolver.

— Voici ce qui me semble le meilleur plan, leur dit lord Charing. Les phénomènes les plus intenses se passent, dit-on, dans la chambre de Rogers ; j’y coucherai.

— Pourquoi vous, mylord ? Je ne serais pas fâché de voir à mon tour ce que vous avez vu hier.

— Si vous le désirez réellement, Martins, je ne m’y oppose pas. Alors je veillerai dans la galerie ; vous, Symonds, je vous demanderai de surveiller le grand escalier, c’est le seul qui ne puisse être interdit.

Il faut que l’amour propre et l’entêtement du docteur Martins soient extraordinaires pour que son scepticisme n’ait pas été ébranlé par les événements auxquels il assista.

La comparaison des observations faites par les trois veilleurs permet de rétablir chronologiquement les incidents de la nuit.

10 h. 55. — Symonds s’installe au pied de l’escalier.

10 h. 59. — Lord Charing s’assied près de la porte de la galerie, donnant dans le salon d’honneur. Les autres portes sont verrouillées.

10 h. 59. — Martins s’installe dans la chambre de Rogers.

11 heures, minuit. — Rien ne s’est produit.

12 h. 7. — Lord Charing entend un profond soupir, tout près de lui. Il allume sa