Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/57

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— J’en ai assez ! que cette momie soit ou non ensorcelée, je l’apporterai demain matin au British Museum, déclara le lord.

Il sonna.

— William, prévenez Richard que j’aurai besoin de l’automobile demain à six heures du matin ; trouvez-vous ici à cinq heures et demie avec le charpentier, nous emballerons la momie.

— Bien. Votre Seigneurie.

Par une extraordinaire coïncidence, on chercha inutilement Richard ; on apprit qu’il s’était enfui avec une bohémienne de dix-huit ans, dont la tribu campait à quelques milles de l’abbaye ; il avait préparé son enlèvement, car ses effets avaient été expédiés la veille à Londres.

C’est sur ces circonstances que se fonde Martins pour attribuer tous les méfaits de la momie à Richard et à sa bonne amie. Le docteur est convaincu qu’il a blessé la jeune fille personnifiant le fantôme ; cette blessure, difficile à cacher, a dû précipiter la fuite du chauffeur français.

Quoi qu’il en soit, lord Charing en avait assez, comme il le disait. La princesse Nefert-thi fut emballée le 20 de grand matin, chargée sur l’automobile et transportée à Londres, où elle fut accueillie comme on sait par le respectable John Smith F. R. S.

Je dois ajouter qu’avec son départ le calme revint à l’abbaye. Les malades se rétablirent, les nuits devinrent paisibles comme autrefois, et les seuls maux irréparables furent la perte des beaux animaux de l’étable, celle du tableau et le bris du vase de Chine.