Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/66

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frappa sur l’épaule en renouvelant son injonction. À son contact, Rogers tressaillit, sembla sortir d’un rêve et répondit poliment en s’en allant :

— Bien, garde, bien, je m’en vais.

Cet incident passa inaperçu ; plus tard seulement Jeremiah Duncan en comprit l’importance.

La nuit suivante, Patrick Sullivan remplaçait Ebenezer Phipps ; Lawrence Brown accompagnait Sullivan. Ils commençaient leur ronde et se trouvaient encore au bas de l’escalier lorsqu’ils entendirent des cris épouvantables provenant des salles égyptiennes ; on eût juré qu’on égorgeait quelqu’un.

Sullivan et Brown s’arrêtèrent.

— Brown, fit Sullivan, vous entendez ces cris ?

— Pour sûr ! Il y a de quoi réveiller un mort.

— Chut ! chut ! ne parlez pas de morts en ce moment, j’ai trop peur !

Les cris recommencèrent pendant les deux nuits suivantes. On signala le fait à John Smith, qui déclara vouloir assister à la ronde. À peine arrivés aux abords des salles égyptiennes, Smith et ses hommes eurent le tympan brisé par le tapage qui provenait de la salle III. Smith, de tempérament fougueux et impulsif, gravit l’escalier quatre à quatre, suivi des gardiens ; il ouvrit la porte de son domaine, et constata que la pièce paraissait illuminée. Il s’y précipita, mais la lumière disparut. Aux rayons des lampes électriques que portaient les veilleurs, Smith parcourut la salle ; rien n’était dérangé, tout restait silencieux et comme endormi dans la nuit.

À peine atteignaient-ils l’escalier que le tapage recommença de plus belle : Smith courut encore à la salle III. Le silence y régnait.

Il renouvela cette expérience à plusieurs reprises ; elle donna chaque fois le même résultat.

— C’est bizarre ! dit le savant, qui com-