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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/135

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III
LE FLORILÈGE DE M. MALLARMÉ[1]
(Figaro, 8 décembre 1893)

DLe renom de M. Mallarmé est universel. En Angleterre, en Italie, en Pologne, aux États-Unis, d’excellents critiques se sont employés à le glorifier. C’est lui que s’empressent d’aller voir, sitôt arrivés à Paris, les jeunes touristes étrangers, comme autrefois Victor Hugo. Les directeurs des journaux de province, consultés récemment sur leurs goûts littéraires, l’ont nommé parmi les quelques écrivains qu’ils aimeraient à voir figurer dans une Académie idéale. Et. s’il n’est déjà le plus connu de nos poètes, je ne doute pas qu’il le devienne bientôt.

Beaucoup, en vérité, le connaissent sans avoir lu ses vers : mais c’est qu’on ne lit plus aujourd’hui les vers de personne. Et il est vrai que beaucoup se le représentent volontiers comme un être fabuleux, tout différent du commun de l’humanité :

  1. Écrites très longtemps après les études précédentes, ces pages étaient pour annoncer la publication d’un recueil d’œuvres choisies de M. Mallarmé, Vers et Prose (librairie Perrin).