Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/383

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pas non plus de ce qu’ils ne sont pas morts tous au même âge, et que Chiron ait vécu lui seul autant que tous les autres. En effet, Jupiter et Chiron, frères issus du même père, eurent pour mère, l’un Rhéa, l’autre la nymphe Nais. En sorte qu’aîné de tous, Chiron naquit avant Céphale, Mélanion et les autres, et ne mourut qu’après l’éducation d’Achille.

Leur passion pour les chiens, pour la chasse et les autres exercices, en les plaçant, par leurs vertus, au-dessus des autres hommes, les a rendus dignes d’admiration.

Céphale fut enlevé par une déesse.

Esculape reçut un don des plus précieux, celui de ressusciter les morts et de guérir les malades : aussi vivra-t-il éternellement comme un dieu dans la mémoire des hommes. Télamon, en ne reculant devant aucune peine, l’emporta sur ses rivaux, qui étaient les plus illustres de cette époque, et parvint au brillant hymen d’Atalante. La vertu de Nestor court par toutes les oreilles de la Grèce, et je n’en parle que pour mémoire.

Amphiaraüs, au siége de Thèbes, se couvre de gloire, et obtient des dieux les honneurs de l’immortalité.

Pélée inspire aux dieux le désir de lui donner la main de Thétis en récompense de sa valeur, et de célébrer ses noces chez Chiron.

Télamon se montre si grand qu’il épouse celle qu’il aimait, Péribée, fille d’Alcathoüs, d’une des villes les plus puissantes ; puis, quand le premier des Grecs, Hercule, après la prise de Troie, partagea le butin, il reçut de ses mains Hésione.

Quels honneurs reçut Méléagre, on le sait. S’il fut malheureux, la cause n’en est point à lui, mais à son père, qui, dans ses vieux jours, avait oublié la déesse. Thésée extermine, lui, tous les ennemis de la Grèce entière, et sa patrie accrue par lui est un titre à une admiration qui dure encore.

Hippolyte, honoré de Diane, est dans toutes les bouches : son innocence et sa piété adoucissent la tristesse de sa mort.

Palamède, tant qu’il vécut, surpassa tous ceux de son âge par sa sagesse ; mort victime de l’injustice, il fut honoré par les dieux comme ne le fut aucun mortel. D’ailleurs les auteurs de sa mort ne sont pas ceux que l’on pense : autrement l’un n’aurait pas été un homme presque accompli, ni l’autre semblable aux gens de bien : ce sont des scélérats qui ont commis ce crime.