Cyrus, ton père excelle à enseigner comment i} faut avoir pin tôt moins que plus. Eh ! ne vois-tu pas comment il a appris, à tous les Mèdes à se contenter de peu ? Ainsi sois tranquille, ton père ne me renverra ni moi, ni personne, instruit à désirer plus qu’il ne faut. »
CHAPITRE IV.
Telles étaient les causeries de Cyrus. Enfin sa mère s’en va ; Cyrus reste et est élevé chez Astyage. En peu de temps, il fait amitié avec ceux de son âge, et devient leur intime. Bientôt il gagne l’affection de leurs pères en les visitant, et en donnant des marques visibles de son attachement à leurs fils ; de sorte que, s’ils avaient quelque grâce à demander au roi, ils faisaient prier Cyrus par leurs enfants de l’obtenir pour eux. Or Cyrus, par bonté et par amour-propre, s’employait de son mieux à obtenir ce que les enfants lui demandaient. De son côté, Astyage ne pouvait rien refuser de ce que lui demandait Cyrus ; et cherchait à lui être agréable. Car, durant une maladie ; Cyrus n’avait pas quitté son grand-père d’un seul instant ; il n’avait pas cessé de pleurer ; mais tout le monde l’avait vu en proie à la crainte que son grand-père ne mourût. Et si Astyage avait besoin de quelque chose la nuit, Cyrus le premier s’en apercevait et s’élançait le plus vite de tous, pour lui offrir ce qu’il pensait lui être agréable ; si bien qu’il avait complètement gagné Astyage.
Cependant Cyrus était peut-être un peu bavard ; ce qui venait en partie de son éducation, qui l’obligeait perpétuellement à rendre compte à son maître de ce qu’il faisait, et d’entendre les raisons des autres, quand il jugeait. Ajoutez que, désireux de s’instruire, il adressait toujours des questions à ceux avec lesquels il se trouvait ; puis, quand les autres-le questionnaient, comme il avait l’esprit très-vif, il était prompt à la réplique : tout cela le rendait grand parleur. Seulement,