Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LIVRE II.


CHAPITRE PREMIER.


Cambyse et Cyrus se séparent. — Entrevue de Cyaxare et de Cyrus. — Dénombrement de l’armée ennemie et de celle de Cyaxare. — Détails sur les armes des ennemis. — Renfort demandé en Perse. — Discours de Cyrus aux homotimes et aux soldats. — Exercices en attendant l’ennemi. — Récompenses. — Constructions de tentes. — Recommandation aux soldats de ne manger qu’après un grand exercice. — Cyrus invite à sa table les officiers, les soldats et même les valets d’armée.


Tout en devisant de la sorte, ils arrivent aux frontières de la Perse. Là, ils aperçoivent un aigle qui vole à leur droite et qui les guide. Ils prient les dieux et les héros qui veillent sur la Perse de leur être propices et bienveillants durant le voyage, et ils franchissent les frontières. Dès qu’ils les ont franchies, ils prient de nouveau les dieux qui veillent sur la Médie, de leur faire un accueil propice et bienveillant. Cela fait, ils s’embrassent : Cambyse reprend le chemin de la Perse, Cyrus se dirige chez les Mèdes vers Cyaxare.

Aussitôt que Cyrus est arrivé chez les Mèdes auprès de Cyaxare, ils commencent, naturellement, par s’embrasser. Ensuite Cyaxare demande à Cyrus de combien se compose l’armée qu’il lui amène. Cyrus lui dit : « De trente mille hommes, qui jadis sont venus ici comme mercenaires ; les autres sont des homotimes qui ne sont pas même sortis du pays. — Et combien y en a-t-il ? dit Cyaxare. — Le nombre, dit Cyrus, ne te plaira peut-être point, quand tu le sauras ; mais songe que, malgré leur petit nombre, ces gens, qu’on appelle homotimes, commandent aisément au reste des Perses qui sont nombreux. Enfin, en as-tu besoin ? Est-ce pour rien que tu t’effrayais ? Les enne-