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son, il paraît utile que le général soit à l’aile droite, on tait une conversion par le flanc gauche, de manière à ce que le général occupe la droite, et que la queue se retrouve à gauche. Si le corps des ennemis se montre sur la droite, au moment où l’on s’avance par le flanc on n’a pas besoin d’autre manœuvre que de faire virer chaque loche comme une galère, dont on oppose la proue à l’ennemi ; en ce cas le loche qui était en queue se trouve du côté de la lance[1]. Au contraire, si les ennemis se portent sur le flanc gauche, on ne les laisse plus faire, mais on les repousse, ou bien on fait exécuter une conversion aux loches pour les opposer à l’ennemi : alors le loche qui était en queue se trouve du côté du bouclier[2].



CHAPITRE XII.


De la castrémétation.


Je vais exposer aussi le système de castramétation établi par Lycurgue. Comme les angles d’un quadrilatère ne sont pas de bonne défense, on donnait au camp la forme circulaire[3], excepté quand on avait l’abri d’une montagne ou que les derrières étaient couverts soit par un mur soit par un fleuve.

Durant le jour, on établissait des postes auprès des armes, l’œil tourné vers l’intérieur du camp, vu qu’ils ont à surveiller non pas l’ennemi, mais les amis. L’ennemi était surveillé par des cavaliers placés sur le point le plus favorable à leurs observations. La nuit, si l’on voulait sortir des campements, on trouvait jadis la garde confiée aux Scirites[4]. Aujourd’hui ce service est fait par des étrangers, avec quelques Spartiates.

Quant au motif pour lequel ils se promènent ayant toujours la pique en main[5], il faut bien comprendre que c’est le même qui leur fait tenir les esclaves éloignés des armes. Et lorsqu’ils s’en vont satisfaire à leurs nécessités, on ne doit pas s’étonner qu’ils ne s’écartent de leurs compagnons et des armes qu’autant qu’il

  1. À droite.
  2. À gauche.
  3. C’était tout le contraire chez les autres Grecs et chez les Romains.
  4. Habitants de la Sciritide, pays situé sur les confins de la Laconie et de l’Arcadie.
  5. Cf. de Pauw., t. II, p. 299.