Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/487

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ges à leurs concitoyens, de peur qu’ils n’allassent emprunter à leurs hôtes des habitudes de mollesse, au lieu qu’aujourd’hui l’ambition des premiers citoyens ne peut être satisfaite que par la domination dans une contrée étrangère. Et tandis qu’autrefois on ne s’occupait qu’à se rendre digne de commander, on se donne aujourd’hui beaucoup plus de mal pour le commandement que pour le talent qu’il exige. Par suite, les Grecs, qui allaient autrefois demander à Sparte des chefs contre ceux dont ils craignaient l’oppression, réunissent aujourd’hui leurs forces pour l’empêcher de reprendre son empire[1]. Toutefois, il ne faut pas s’étonner qu’on leur fasse ce reproche, puisqu’il est évident qu’ils n’ont obéi ni aux dieux, ni aux lois de Lycurgue[2].




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  1. Allusion aux guerres, dont on voit se développer les incidents dans les derniers livres de l’Histoire grecque.
  2. Voyez la fin du chapitre VIII.