Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’élever pour les marchands des bâtiments favorables aux achats et aux ventes, et des hôtelleries publiques pour nos Visiteurs. Si même on établissait des logements et des magasins pour les marchands forains, au Pirée et dans la ville, ce serait à la fois un embellissement public et une source féconde de revenus.

Enfin, je croirais bon d’essayer si, de la même manière que la ville entretient des trirèmes aux frais de l’État, il ne serait pas possible d’entretenir des vaisseaux marchands, qu’on affermerait sans cautionnement, comme les autres services publics. Si, en effet, ce projet réussissait, il en résulterait de beaux revenus.



CHAPITRE IV.


Des mines d’argent de l’Attique. — Plan d’exploitation nouvelle. — Réponse aux objections.


Les mines d’argent, exploitées comme il faut, donneraient, je crois, d’immenses richesses, indépendamment des autres revenus. Je veux donc en faire connaître la valeur à ceux qui l’ignorent. Dès que vous la connaîtrez, vous jugerez mieux des moyens d’en tirer parti.

L’antiquité reculée de leur exploitation est un fait connu de tous, et personne n’essaye de dire depuis quelle époque elles sont ouvertes[1]. Cependant bien que, de temps immémorial, on en fouille et l’on en extraie le minerai, réfléchissons combien sont encore bas les déblais des collines où se produit l’argent natif. Le gisement métallique, loin d’aller s’épuisant, s’étend évidemment chaque jour davantage : dans le temps même qu’on y employait le plus de bras, pas un seul homme n’a manqué d’ouvrage ; c’était l’ouvrage, au contraire, qui excédait le nombre

  1. Les mines du mont Laurium, dont parle ici Xénophon, commencèrent à être exploitées, selon les conjectures les plus probables, vers le règne d’Érichthonius, dans le XVe siècle avant J. C.