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Jamais homme n’eut moins l’air d’un amant offensé.

— Il y en a d’autres que vous qui sont en retard, dit madame Edmonstone en regardant la place vide de lady Eveline.

— Ainsi, vous pensez que c’est la seule chose dont vous ayez à demander pardon, dit M. Edmonstone. Je vous avertis que vous aurez un compte à rendre.

— J’en suis vraiment désolé ! répondit Walter d’un air si malheureux que le bon M. Edmonstone n’y put résister.

— Oh ! cela ne me regarde pas, reprit-il. J’aurais plutôt à vous faire des excuses pour la peine que Charles vous a donnée ; mais c’est à Broadstone que vous ferez bien de ne pas vous montrer de sitôt.

— Quoi ? Broadstone a eu tant de peine à prendre son parti de mon absence ?

— Nous ne savions plus que répondre à tous ceux qui nous demandaient ce qu’était devenu M. Walter Morville.

— C’est affreux ! dit Walter en riant, persuadé que c’était une plaisanterie, Bonjour, lady Eveline ! Venez donc me raconter ce bal, dont personne ne m’a encore dit un mot.

— Parce que vous ne le méritez pas, répondit-elle. J’espère que vous avez du repentir.

— Si vous voulez que j’en aie, faites-moi une belle description de la fête.

— Je laisserai ce soin à Laura, quoiqu’elle ait paru goûter assez peu de plaisir.